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Transit de Vénus 2012

depuis Andenes, Norvège

Pour observer ce dernier transit de Venus du 21ème siècle, en ce 6 juin 2012, nous, Maryvonne et moi, décidons de partir en Norvège. Au dessus du cercle polaire, le Soleil ne se couchant pas à cette période de l'année, il est alors possible d'observer l'intégralité du transit, commençant peu après minuit pour se terminer un peu avant 7h du matin.

Après un périple d'une dizaine de jours, dans la partie la plus septentrionales de la Norvège, nous nous posons la veille du transit à Andenes, au niveau de la pointe nord des iles Vesteralen. Un superbe coin au bord de la plage avec une vue dégagée sur toute la partie nord-nord est ferait un poste d'observation idéal. En revanche, la météo des jours précédents avait de quoi nous inquiéter pour l'observation du transit le jour J : s'enchainaient sans fin pluie, vents, neige, soleil ! Je me faisais à l'idée de ne voir le transit qu'à travers quelques éclaircies par ci par là pendant toute la durée du phénomène, en espérant échapper à la pluie et à la neige.

La journée du transit fut très ventée. Une balade en bateau pour observer les baleines a d'ailleurs viré en une excursion bien déplaisante pour la majorité des touristes à cause d'une forte houle. Relativement dégagée en première partie de journée, le ciel s'est alors couvert en fin de journée. Jusqu'aux dernières heures, je croise les observations en direct du ciel et les infos météo récupérées sur internet, dans le but de savoir si cela vaut le coup de bouger pour aller chercher des éclaircies. Finalement vers 20h, la décision est prise de rester à Andenes. Le ciel est encore bouché, mais le vent toujours présent semble souffler les nuages en direction de l'ouest et la vision d'un ciel bleu et dégagé au loin à l'est apporte un bel espoir. Après le diner et un petit repos, quelle bonne surprise vers 22h30 que de voir le ciel se dégager complétement et...le vent de tomber quasi complétement ! Peut on espère à ce moment d'avoir une nuit claire, dégagée et stable ? Ce sera bien le cas !

22h30, c'est le moment de terminer l'installation du matériel, pc et camera compris et surtout d'aligner les instruments sur leur cible. Bien heureux d'avoir pris de la marge, car chose étonnante, ce soir là, un certain nombre de touristes étaient de passage sur la plage, pour observer le transit ou non. Je les invite à revenir plus tard dans la nuit, une fois le transit démarrée pour l'observer en direct au PST. On rencontre également Michel, astronome amateur du CALA à Lyon et connaissant Jean-Claude ! On observera ensemble le transit pendant une bonne partie de la nuit.

Coté technique, j'avais envisagé initialement deux types de captures photographiques : l'une en h alpha avec le solarmax 40 et l'autre en lumière blanche. Toutefois, divers contretemps et aléas lors de l'installation m'ont compliqué la tache et je n'ai pas réussi à aligner correctement les deux lunettes sur le Soleil à temps. Je décide donc de privilégier les captures en h-alpha et de me servir de faire du visuel en lumière blanche en complément du PST installé sur le trépied photo. Je lance alors une vidéo de 300 images toutes les 30 secondes en alternant un réglage d'exposition pour voir la surface du soleil avec un réglage d'exposition plus importante pour faire ressortir les protubérances.

Le transit démarre. Les souvenirs de 2004 reviennent à la surface. JE suis bien content de pouvoir assister de nouveau à un transit de Venus. Toutes les photos du monde ne vaudront jamais la vision en direct à l'œil nu ou dans la lunette de ce phénomène! Juste un point noir se baladant devant le soleil, pourrait-on dire ? L'émerveillement est surement à chercher en grande partie dans l'observateur. Contrairement au transit de 2004, le soleil est bas sur l'horizon, ce qui le déforme complétement et le fait apparaitre sous la forme d'un ovale. Quelques passages nuageux entachent quelques minutes du transit durant les premières heures, mais ensuite le ciel restera clair jusqu'à la fin !

A mi temps du transit, la fatigue se fait ressentir. Me retrouvant seul, pour me maintenir éveillé, il va falloir que je m'occupe. Je décide alors de prendre un peu de temps pour remettre en route l'idée de capture des séquences en lumière blanche. Le stress du début étant tombé et les captures en h-alpha étant programmées, je tente sans corrompre l'alignement de la lunette équipée pour le h-alpha, de placer la camera à la place de l'oculaire dans la lunette équipée de ébullioscope. Le plus délicat est de peaufiner l'alignement des deux tubes pour placer le Soleil dans les deux champs étroits des cameras. Cela valait le coup de tenter car à peine quelques minutes plus tard, les deux cameras pointaient le soleil, et il ne me restait plus qu'à lancer la série de capture sur la deuxième camera. Je décide donc de changer un peu le séquençage : une vidéo de 20 secondes, prise toutes les 30 secondes, en alternant capture de la surface h-alpha, capture des protubérances et capture du Soleil en lumière blanche. Je gagne donc à partir de 3 heures du matin une nouvelle série d'images en lumière blanche en complément de la série de captures en h-alpha. Le prix à payer est que j'ai diminué la fréquence de prises de vue en h-alpha. A part cela, jusqu'à la fin du transit, plus trop d'anicroches si ce n'est que j'ai du virer successivement les deux vis de réglage en latitude de l'EQ6 car elles arrivaient en butée du trépied et des tubes optiques : l'EQ6 n'est pas faite pour des latitudes de 80° !! Par chance, même sans vis de reglage, le mouvement étant tellement rigide, tout a tenu.

Place aux photos !
Capture en lumière blanche, :


Capture en halpha, avec solarmax 40 mm :